La petite histoire du chanvre

Depuis quelques années l’utilisation de produits à base de cannabidiole (CBD) ne cesse de croître en Europe mais également Outre Atlantique. Mais que ce cache-t-il derrière ces trois fameuses lettres? Pour mieux comprendre et mieux connaître le CBD il convient d’en apprendre un peu plus sur son origine.

Le cannabidiol est une des molécule issue du chanvre, ou cannabis en latin provenant quant à lui du grec ancien κάνναβις qui signifie « tige ou canne à deux sexes ». Ça y est le mot est lancé… Cela dit détrompez-vous! Bien que cette plante soit amplement connu pour ses effets récréatifs il semble de nos jours très réducteur de penser uniquement à cet usage et effet du chanvre.

Selon les lieux ou nous nous trouvons on attribua à cette plante des propriétés diverses et variées. Janus du monde végétal, son double visage est un cas unique. Tantôt béni des dieux, tantôt diaboliser selon l’époque ou le pays ou l’on se trouve, il n’en reste pas moins vrai que cette plante reste cultivée et utilisée par l’homme depuis des milliers d’année.

Les découvertes historiques et scientifiques du chanvre

L’apparition du chanvre, d’après les récentes recherches de 2019 effectuées par J.M McPartland, W.Hegman et T.Long, daterait de plus de 20 millions d’années et nous viendrait d’Asie. La culture humaine du cannabis est quant à elle apparu il y a 10 000 ans. Des fouilles archéologiques ont permises de retrouver l’utilisation du chanvre grâce à la découverte de poteries qui contenaient des fibres de chanvre permettant la fabrication de cordage utilisé dans la mise en forme de celles-ci.

Par la suite son utilisation s’est élargie au-delà de la simple culture et de ses fibres. Dans la littérature, le cannabis a été utilisé dans des buts très différents, il est possible aujourd’hui de retrouver dans cette ancienne littérature, les différentes indications pour lesquelles le cannabis était prescrit.

C’est en Chine, 2737 avant J.C, que le cannabis apparaît pour la première fois dans des écrits et notamment dans le traité des plantes médicinales, Shennong bencao jing, rédigé par Shennong un empereur chinois fondateur de la médecine chinoise. A cette période, le cannabis est utilisé pour ses fibres et ses propriétés nutritives mais également pour ses propriétés médicinales et récréatives.

Le chanvre était également utilisé au moyen orient pendant des milliers d’années comme médecine, peut être pour d’autres choses aussi. Nous savons que le cannabis avait utilisé contre l’épilepsie dans le passé. Il existe par exemple la traduction d’une histoire arabe du 15ème siècle qui raconte que l’un des leaders du monde Arabe souffrait d’épilepsie, un médecin est venu et lui a donné du cannabis et il semble que cela l’aidé et il dût en prendre toute sa vie.

Toutes les grandes civilisations passées connaissent beaucoup de toutes ses propriétés

Les Assyriens l’ont utilisé en tant que médecine, l’ont consommé pour l’excitation, ou pour la religion.

Les Egyptiens l’ont utilisé en tant que médecine, d’ailleurs plusieurs papyrus datant de 1700 à 1300 av J.C révèlent son utilisation.

De façon surprenante, les Grecs et les Romains ne connaissent pas la psychoactivité, mais ils ont utilisé le cannabis en tant que médicament anti-inflammatoire. Galien, une personnalité les plus influentes de l’Antiquité en fait mention dans plusieurs ouvrages.

En Inde, le cannabis était utilisé à des fins religieuses et spirituelles. Dans un texte sacré de l’hindouisme, l’Artharvaveda que l’on estime avoir été écrit entre 2000 et 1400 avant J.C, le cannabis y est décrit comme l’une des 5 plantes sacrées.

Le cannabis et ses différentes utilisations se sont ensuite étendues par l’intermédiaire des population nomades, des routes commerciales, des invasions ou colonisation vers l’Afrique et l’Occident.

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Nous savons maintenant que cette plante fait partie de la famille des cannabinacées mais également qu’il existe deux genre de cannabis dont il découle des centaines de variétés répertoriées qui se distinguent par leur taille, leur port, leur rapidité de croissance et leur composition chimique.

Classement du cannabis comme espèces végétale

C’est à partir du 18ème siècle que le classement des espèces végétales débute et c’est donc en 1753, que Linné classe l’unique espèce du genre, connu à l’époque, sous le nom Cannabis sativa L. C’est l’espèce de cannabis la plus commune dans le monde. Ses origines découleraient des zones équatoriales et tropicales.


Puis en 1783 vient la découverte d’une autre variété de cannabis que l’on devra à Jean Baptiste de Lamarck. Celle-ci trouve son origine en Asie centrale. Comme ce type de cannabis collecté en Inde était très différent du Cannabis sativa L. déjà connu, il lui a donné le nom de Cannabis Indica.

La France et la découverte du cannabis 

Entre 1798 et 1850

Les français découvrent le cannabis sous forme de résine appelé haschich, lors de la campagne d’Egypte mené par Napoléon Bonaparte entre 1798 et 1801. Découverte de courte durée car interdit en 1800 par un décret après une tentative d’assasinat sur le général Corse. Malgré ce décret les soldats de Bonaparte importèrent le cannabis pour un usage personnel ou récréatif. C’est à cette période que l’occident va découvrir le cannabis, ses plaisirs, ses risques mais aussi ses bienfaits.

Louis-Rémy Aubert-Roche, futur médecin en chef de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, en 1830 l’auto expérimente en Afrique du Nord et Moyen-Orient sous forme de tablettes sucrées mélangé à des pistaches et des essences de rose et de jasmin. Il est le premier Français à préconiser l’usage du cannabis médical. S’ensuit Jean joseph Moreau, médecin psychiatre et fondateur du club des haschichins, club dédié à l’expérimentation des drogues où se réunissaient scientifiques, homme de lettres artistes, tels que Charles Baudelaire, Théophile Gauthier, Eugène Delacroix ou Alexandre Dumas.

Si à cette époque, certains médecin se représente le cannabis comme un remède miracle, ils déplorent la complexité de standardiser les doses. En effet ils découvrent la variabilité d’un plant à l’autre la difficulté d’obtenir un effet reproductible. Ils décident donc de mettre au point et de commercialiser leur propre teinture de cannabis, les premières pastilles infusées au haschich font leur apparition dans les pharmacies française ensuite suivies des teintures puis des cigarettes médicinales.

Des mémoires, articles, revues ou thèses sont soutenues notamment par Edmond de Courtive ou nous pouvons lire ces propos: « C’est parce que je suis convaincu que cette plante, déjà si utile aux hommes, qui s’en habillent et en font des cordages qui les aident à sillonner les mers, peut les soulager dans leur souffrance que je joins ma faible voix à celle de ces laborieux et dévoués médecins voyageurs, et que j’appelle l’attention des observateurs et des travailleurs sur le cannabis en général. »

Entre 1850 et 1900

En 1850 le cannabis entre dans la pharmacopée Américaine. On le conseil notamment dans le traitement des douleurs neurologiques, de l’épilepsie, du tétanos du typhus, du choléra, de la rage, de la dysenterie, de l’alcoolisme, de l’addiction à l’opium, de l’incontinence urinaire…


Le cannabis connait son apogée en France à partir de 1866, et entre dans la pharmacopée française, il est proposé en toute légalité sous forme de mélange à partir d’extrait ainsi que des cigarettes indienne au chanvre de Grimault et Cie. Des ordonnances sont prescrites aussi bien pour les adultes que les enfants.
Pourtant malgré cette engouement sur le cannabis, dans les colonies française l’ambiance est toute autre et les effets secondaires provoqués par son utilisation régulière et prolongés sont vivement critiqués. Les médecins de l’Algérie française sont de plus en plus nombreux à considérer l’usage du haschich comme cause majeur de démence de criminalité chez les autochtones musulmans, une pathologie appelée « folie haschichique », le haschich est rebaptisé « poison oriental ».

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En 1857, Alphone Bertherand, médecin, et Noël-Eugène Latour soulignent que la consommation de haschich peut pousser à commettre des actes dangereux. Ils demandent que la vente des préparations ou autres dérivés du cannabis soit interdite, un décret est alors signé permettant de contrôler la vente et la consommation de haschich dans les cafés interdisant sa vente aux mineurs. Décret abrogé l’année suivante mais cité à de nombreuses reprises dans les débats de l’assemblée nationale, lors de la création en 1875 du code de l’indigénat , une loi institutionnalisant le racisme et l’apartheid dans l’Afrique du Nord française.


Malgré une littérature et des contenus médicale de plus en plus solide, la teinture de haschich commence à tomber en discrédit en France dans la population médicale sous l’effet du racisme et du colonialisme ambiants. De l’autre côté de la manche la découverte du cannabis s’est faite par la colonisation de l’Inde. Les Anglais auront une démarche directement scientifique avec différentes publications dans les années 1838, 1843 et 1890.


Sir Russell Reynolds, médecin personnel de la Reine Victoria, lui prescrit notamment du cannabis afin de calmer les règles douloureuses. Il notera également dans la revue médical The Lancet « Le chanvre, administré avec précaution est la plus précieuse des médecines que nous possédons. »

Cependant en Angleterre comme en France un problème persiste concernant l’ajustement des doses thérapeutiques ce qui laissera le chanvres libres aux opiacés standardisés. S’ensuit une disparition progressive jusqu’a une prohibition totale partant des Etat-unis.

Le coup d’arrêt du cannabis dans les années 1900

Dans les années 1910, la Californie interdît le cannabis suivi du Texas. Les recherches ont tout de même continués et c’est dans L’illinois en 1940 que Roger Adams, Biochimiste Américain découvre le Cannabidiol (CBD). C’est le premier à avoir isolé cette molécule sans avoir décrit sa structure moléculaire exacte. C’est ensuite en 1941 que le cannabis est retiré de la pharmacopée. Dès lors les recherches s’arrêtent. Le nylon remplacera même la fibre textile extraite du chanvre. A la fin de année 1950, L’ONU proclame que le cannabis et ses préparations n’ont plus aucune utilité médicale et le classe en 1961 comme stupéfiant au même titre que l’opium, la coca ou leurs dérivés. Chaque pays du monde devra mettre en place leurs propres règlement pour restreindre l’usage du cannabis.


Dans les années 1960, le Professeur en biochimie Raphael Mechoulam décida de travailler sur la chimie de la plante cannabis Sativa, en se basant sur les recherches de Roger Adams avec comme démarche d’isoler les principes actifs sous leur forme pure ce qui n’avait jamais été effectué auparavant. Les recherches furent lancés en compagnie du Pr Yechiel Gaoni afin de découvrir quels étaient les composants présents dans le cannabis et particulièrement quels étaient les principes actifs présents parmi ses composants. La réussite de l’extraction de ces principes actifs s’est faite notamment grâce aux méthodes modernes, avant les années 1960 les méthodes étaient laborieuses et compliqués, il fallait réaliser de nombreuses réactions afin d’obtenir deux ou trois composants du cannabis.

 

Regain d’intérêt grâce aux avancées scientifiques

Grâce a cette avancée, le Pr Mechoulam et son équipe ont séparé environ 10 ou 12 composants et ces composants incluaient le CBD découvert en 1963, puis vient la découverte du THC en 1964. Ils firent la description moléculaire des deux principes actifs ce qui entraina un nouvel intérêt.


En 1973, au Brésil, des chercheurs ont remarqué que le Cannabidiole avait la capacité à bloquer les convulsions provoqués par l’épilepsie chez les animaux. Un an plus tard, en 1974, une autre équipe de chercheurs démontre qu’il peut avoir agir comme un anxiolytique. La compétition entre les chercheurs est lancée et les découvertes se multiplient.

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En 1980, toujours Brésil à Sao Paolo pour être plus précis, plusieurs chercheurs accompagnés par le professeur Mechoulam ont réalisés des essais sur 10 personnes souffrant d’épilepsie qui ne pouvaient pas être soignées par les médicaments connus. Les patients gravement atteint par cette maladie ont donc reçu des hautes doses de CBD soit 200 mg par jour. Le résultat étant que les patients n’eurent aucune crise pendant qu’ils prenaient du Cannabidiole. Les effets du CBD sont alors constaté.


La fin des années 1980 à marqué un véritable tournant. Nous savions jusqu’alors quels étaient les composés actifs majeur contenus dans le cannabis ainsi que certains de leurs effets mais nous ignorions comment ils agissaient ni par quel biais ces molécules pouvaient agir sur l’être humain. Jusqu’à la découverte du système endocannabinoïde (SEC) par le Dr William Anthony Devane en 1988 qui le décrit comme un vaste réseau de récepteurs cellulaires interagissant avec les molécules cannabinoïdes. Le potentiel thérapeutique des composés du cannabis dont le CBD est donc réellement pris au sérieux grâce à la découverte de ce système qui semble être impliqué dans de nombreux processus.


Dès le début années 1990 les avancés scientifique ont permis au Professeur Raphaël Mechoulam de synthétiser pour la première fois le THC puis peu après le CBD. Le professeur Mechoulam à découvert que ces principes actifs possédaient l’incroyable capacité de ce lier à certains récepteurs présent à l’intérieur de nombreuses cellules de notre corps. Il découvrit les récepteur CB1 en 1990 à partir d’un cerveau de rat, puis le récepteur CB2.
Raphaël Mechoulam et son équipe se demandèrent ensuite pourquoi il existait un récepteur spécifique de notre organisme pour ce type de molécules. Il paraissait évident que ces récepteurs n’attendaient pas que l’être humain inhale du cannabis pour y developper une utilité.

C’est donc en 1992 qu’ils ont finalement localiser un cannabinoïde sécrété naturellement par notre corps. Ils l’ont baptisé anandamide. Puis une autre molécule similaire appelé 2-AG a été découverte par la suite. Ils ont également découvert que l’anandamide faisait partit de ce système très vaste de communication intercellulaire de notre corps appelé le système endocannabinoïde découvert en 1988 par le Dr Devane et que ces deux endocannabinoïdes agissaient en se fixant sur les récepteurs CB1 et CB2 en mimant les effets des phytocannabinoides comme le CBD et le THC. Ces molécules anandamide et 2-AG sont libérés à la suite d’un stimulus, un stress ou une douleur par exemple, afin de réguler l’équilibre de notre organisme.

C’est une découverte scientifique majeure. Après tant d’années à diaboliser le cannabis de part l’incompréhension du fonctionnement, les recherches ont démontré que les mammifères possédaient en eux un système propre, lié au cannabis, doté de molécules et de des récepteurs agissant différemment selon le stimulus envoyé.


Ce système fait encore et toujours l’objet de nombreuses recherches, on sait notamment aujourd’hui que le SEC régule de nombreux processus biologiques tels que notre métabolisme, la sensation de douleur, la sensation d’appétit, la sensation de bien-être, la digestion, l’activité neuronale, la motricité, la fonction immunitaire, la reproduction et la fertilité, la sédation, l’humeur et la mémoire, le plaisir et la récompense.
Vous l’aurez bien compris le chanvre n’a pas finit de faire parler de lui aussi bien sur le plan scientifique que politique comme il le fait depuis maintenant des millions d’années.

« Les contenus du blog sont étayés par des articles et sources provenant de parution médicales, & scientifiques notamment sur les sites internet, ouvrage et documentaires tels que:

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